Réflexion 1: Live Strange Get Lost
Dans une autre vie j'ai été avocate, interprète aux NU, diplomate, chanteuse de country ou pas (tant que j'ai une voix rauque eraillée par l'alcool et la cigarette moi ça me va), actrice de théatre et pourquoi pas de cinéma (pour les robes Vera Wang et Elie Saab, les Jimmy Choo et les Louboutins). Dans la vraie vie, je ne suis pas un chat, je n'ai pas neuf vies, je suis juste une éternelle insatisfaite. Il est curieux de remarquer à quel point certaines phrases qui nous ont été dites dans notre enfance resurgissent sans crier gare, marquant l'aube d'une nouvelle ère ou du moins d'une grosse remise en question. "Dans la vie, on a pas tout ce qu'on veut"; quand on s'en souvient 25 ans après l'avoir entendu d'une oreille douteusement attentive et que cela prend tout à coup tout son sens, on est heureux même si en même temps ça fait un peu mal.
Paradoxe: je ne supporte pas me faire remarquer et pourtant je ne souhaite pas être comme tout le monde. Malheureusement aujourd'hui, être en marge est "hypra cool". Je revendique mon côté garçon manqué croisé femme fatale (et c'est pas facile de faire cohabiter les deux). Qui ne se targue pas d'être tel quel? Bon ok c'est une mode, sauf que dans mon cas, je n'y peux rien, c'est ancré en moi et je dois faire avec cette ambivalence (ou bipolarité?) qui a conditionné ma si courte existence. Je ressemble à tout le monde, tout en ayant l'impression d'être un extra terrestre observant le monde s'agiter en décalé.
Comme Narcisse est fier de son apparence, je suis fière d'être pourvue de cette faculté d'omission doublée de cette capacité à enfouir au plus profond de moi mes erreurs pour aller de l'avant.
Le tout est d'assumer pour ne pas vivre avec des regrets. Aujourd'hui, j'ai enfin décidé d'assumer.